Murat-sur-Vèbre

Covid 19 Une initiative des producteurs locaux

Covid 19 Une initiative des producteurs locaux Trois productrices de Murat-sur-Vèbre viennent de lancer une nouvelle façon de travailler.
Émilie Liprendy, de la Ferme de Longagnes, élève des pintades et des poulets. "Je fais de la vente directe et d'habitude, en dehors des marchés, mes clients viennent acheter nos marchandises sur place. On s'est dit que l'on allait les livrer".
Entre-temps, sa voisine du dessus située à quelques kilomètres, Neissa Hadoudi qui fabrique des fromages de chèvre du Pradel et qui livrait les restaurateurs sur Albi, s'est retrouvée sans débouchés.
"En y réfléchissant, nous avons décidé de mettre en place des tournées et de livrer nos productions en paniers. Laure Sales, apicultrice qui fabrique le miel de Canac est venue se joindre à nous. Dès que la saison aura avancé, une maraîchère en cours d'installation s'ajoutera à nous pour compléter."
Les trois femmes se relaient donc pour faire face aux commandes qui se sont mises à affluer : "Je n'aurais pas cru que cela soit possible", avoue Émilie, "d'avoir autant de demandes en peu de temps : plus de 70 cette semaine. Dans les jours à venir, nous aurons aussi des œufs." Livraisons sur tous les Monts de Lacaune, sur commande par téléphone.

Agriculture et élevage, une tradition

L’agriculture sur les terres de Murat-sur-Vèbre et de ses communes voisines est issue d’une très lointaine tradition. Aujourd’hui, le Roquefort, fromage élaboré exclusivement avec des laits crus de brebis et bénéficiant d’une appellation d’origine protégée (AOP) est l’une des composantes essentielles de l’économie agricole du pays. De tradition plus récente (dans l’Histoire !), l’élevage bovin pour la viande ou pour le lait est maintenant bien installé et constitue une autre composante significative de cette économie.

Et l’agriculture continue d’évoluer, d’innover et de se diversifier. Plusieurs dizaines de producteurs proposent ainsi sur le secteur la vente directe de viande. D’autres transforment leur production de lait en fromage ou installent des unités complémentaires d’élevage de volailles.
           
MURAT-SUR-VEBRE
Monsieur FELIU Yannick                 Viande de porc                                 Le Moulin du Louat (05 63 75 94 69)
Madame LIPRENDY Emilie             Volailles fermières                             Les Longagnes (05 63 37 21 25)
SARL de Félines                             Fromage de brebis fermier                 Félines (05 63 37 43 17)
SARL de Félines                             Viande bœuf et de veau                    Félines  (05 63 37 43 17)          
GAEC Pistre Frères                         Fromage de brebis fermier                Le Causse 05 63 37 43 06)
Monsieur SENAUX Régis                Légumes (biologique) - Châtaigne       Canac             
Monsieur PUIG Maxime                   Légumes - Jus de fruits                     Plos                
La Ferme de Randy                         Viande de porc (plein air)                   Randy (07 87 87 20 27)          
GAEC de la Terre Sainte                  Plats cuisinés -
                                                      Viande de bœuf et de veau                 La Bessière (05 63 37 46 46)
 
MOULIN-MAGE
GAEC La Bouissounade                   Viande bœuf et de veau                    La Bouissounade
GAEC Lestiés                                  Viande agneau                                 Lestiés
 
CASTANET-LE-HAUT
GAEC du Basset                              Fromage de vache fermier                 Le Basset
EARL de la Baraquette                     Fromage de vache fermier                 La Baraquette

Fromage de chèvre fermier

Médaille d'or au concours national lors du FROMAGORA du 13 et 14 septembre 2019 pour leur fromage cendré affiné
AU PRADEL, LES CHÈVRES ONT À NOUVEAU DROIT DE CAMPAGNE (La Dépêche du Midi)

            Le Sud, le retour à la terre, voilà des années qu’Arnaud de BORTOLI et Neïssa HADOUDI en parlent. Loin des usines de Porcheville (Yvelines), en haut d’une pâture où la vue s’étend sur la contrée, les anciens banlieusards évoquent la qualité de vie. Celle qu’ils veulent conquérir avec leurs propres ressources en ne s’attachant qu’à l’essentiel. Plus réfléchis que rêveurs : « Nous savons bien toutes les étapes à franchir pour ce retour aux sources ; mais cette vie naturelle, nous tenons tant à y accéder. Pour nous certes, mais aussi pour la génération d’après, nos futurs enfants inclus. » Rompant avec son emploi de secrétaire, c’est Neïssa qui a suivi la formation la plus longue (une année) pour obtenir, au lycée la Cazotte de Saint-Affrique, la qualification de responsable d’exploitation.
Année charnière que 2018, avec ce brevet et l’acquisition des terres, bâtiments d’élevage (ils habitent encore en location au village) et matériel du Pradel, un écart hésitant entre Tarn et Hérault. Des jeunes de 25 ans qui expriment une forte gratitude à deux couples plus âgés : les TAYAC, éleveurs bio à Meljac (Aveyron) leurs maîtres de stages, ainsi qu’à Pauline et Yves BESANÇON, les anciens chevriers qui, après deux ans de sommeil du Pradel, ont facilité la transition….
 

Une fromagerie à Plos

Quand il sort du lycée agricole saint-Affricain de la Cazotte avec son bac en poche, Maxime prend le statut d’aide-familial auprès de sa mère Monique et de son oncle Michel Rasimbaud. Ce n’est qu’en 2014 qu’il s’installe, mais déjà, en annexe, la ferme ovins-lait s’est diversifiée : « Oui, souligne Maxime, voilà plus de dix ans qu’on fait des légumes d’hiver. Et puis, comme papa avait planté des arbres fruitiers, nous avons eu l’idée d’acheter le matériel et de presser. À l’époque, je faisais les marchés de Noël, mais c’était compliqué avec le temps de l’agnelage. » Outre panais et rutabagas, ce sont choux, carottes, etc., et donc jus de pomme et de poire qui sont commercialisés au marché du lundi de Bédarieux (Hérault), avant que Maxime et d’autres producteurs au naturel ne créent le marché « Bionat » du samedi. Autre débouché, depuis le 15 juin 2015 : L’Escale fermière, boutique paysanne près des halles de Lamalou-les-bains, ouverte même le dimanche en saison. Maxime est l’un des 16 accueillants, vendeurs pour 26 dépositaires.

Et maintenant la fromagerie : pérails, yaourts ...

  Pour Maxime, l’année 2017 sera donc le lancement de cette fromagerie du « Champ de la fontaine », nom francisé de l’aire de cinq camping-cars autonomes qu’il gère déjà.

Des volailles sur le plancher des vaches

Fin 2013, les époux Vergnes, élevage avicole à Candoubre, parviennent à la retraite. Aux Longagnes depuis douze ans, Émilie, employée à temps partiel à la boucherie-charcuterie de Murat, apprécie le travail que nécessite la basse-cour d'un élevage bovin. «Et si on se lançait ?» Ainsi, trois mois après avoir entré 300 poulets «démarrés» à trois semaines, la fermière des Longagnes est prête à accueillir le premier client. Surtout averti : hors la première semaine de pension ici (transition alimentaire), toute la volaille (poulets, canards, pintades) est exclusivement nourrie au grain concassé et a le choix entre sa cabane et les différents enclos à l'air libre. Mais visiblement, si les volailles apprécient le plein air, elles n’apprécient pas le vent d'autan. Les pintades surtout, qu'Émilie dit plus frileuses, emplissent le vallon de criaillements ulcérés. Qu'elles se rassurent: les beaux jours reviendront.

«Jusque-là, hors les besoins domestiques, il vendait le grain. Mais cette année, il augmente la surface : 20 hectares. C'est du triticale», précise Émilie Liprendy. Avant de répondre dans un sourire : «Non, il ne me fait pas payer». Sympa, Fabrice, ce mari qui, derrière un outil électrique, finit d'usiner le bâtiment d'abattage. Quelques jours avant l'ouverture au public, les joints de carrelage ne sont pas secs et Émilie reste dehors pour expliquer le sens de circulation : ici volaille électrocutée, puis saignée, plumée et, à l'arrière, éviscérée, avant d'être mise en chambre froide en suivant.
Volailles fermières, les Longagnes, à 800 m de la route de Bédarieux, à Murat, tél 05 63 37 21 25.