Victor Rascol (1824 - 1909), docteur-médecin à Murat, membre de l'Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse a publié de nombreuses études scientifiques et proposé la première "Histoire du canton de Murat"
Victor Rascol est né à Lacour, une belle propriété agricole à quelques kilomètres du bourg de Murat-sur-Vèbre, dans une famille de la bourgeoisie catholique locale. Son père est percepteur des contributions, son oncle curé de la paroisse de Murat, un de ses frères sera juge de paix, maire ... Aprés des études supérieures à l'université de Montpellier, il obtient son diplôme de docteur en médecine, profession qu'il exercera sur Murat jusqu'à la fin de sa vie. Il assurera aussi le service médical gratuit de quatre paroisses du canton pour les indigents, 70 sur les 1 480 habitants de la 2ème circonscription.
Membre de l'Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, correspondant d'une Société Médicale, il publiera de nombreuses études à partir de ses observations, accompagnant la profonde mutation de la médecine durant sa longue carriére qui a dépassé la moitié d'un siècle; il soigne ses premiers malades par des saignées et, contemporain de Pasteur, il appréciera la vaccination.
Reconnu par ses pairs, ses études seront publiées dans des revues savantes autour de 1880 et aujourd'hui par les cahiers de Rieumontagné. Ce sont ses travaux à partir de 1860 sur ce petit coin du théatre du monde, le canton de Murat, qui sont les plus connus. Il l'explore, selon la mode du temps, sous tous ses aspects, la météorologie, la géologie, la flore, la faune, ses modes de culture, recherchant sur le terrain les traces de l'histoire des hommes, fouillant dans les archives ... L' "Etude sur le canton de Murat" annotée par Emile Jolibois, le premier des "grands" archivistes du département, est publiée dans la Revue du Tarn et rééditée en 2006 par le Centre de Recherche de Rieumontagné.
Il s'enflammera lorsque la géographie officielle situera Murat sur le Viau alors qu'il est en réalité sur le Graissentous; encore si l'on avait mis Murat sur Vèbre, l'erreur eut été moins choquante. L'administration, par un décret du 17 juillet 1891, lui donnera raison : Murat-sur-Vèbre !
J'ai ouvert le sillon, à d'autres de l'agrandir écrit-il en 1896. Au soir de son cycle terrestre, devenu aveugle, il évoque ses huit enfants, malheureusement réduits à sept, son labeur dans la bataille pour la vie et ... sa passion pour l'étude, ce "solatium vitae" si justement recommandé par Pline, l'un de ses maîtres.
ROUMESTANT (Bernard), Répertoire du patrimoine en Haut-Languedoc, CRPR, Rieumontagné, 2006